Les écosystèmes côtiers —marais maritimes, mangroves et herbiers— couvrent sur la planète une superficie de 49 millions d’hectares. Ces zones de production végétale constituent aussi d’importants réservoirs de carbone terrestres dont le volume n’a cependant pas été estimé avec exactitude à ce jour.
Amorcée depuis longtemps mais s’accélérant dans l’histoire récente, la conversion de ces habitats au profit du développement rural et urbain a eu pour conséquence concomitante une perte massive du carbone accumulé. Des chercheurs soupçonnent que certaines phases d’émission ont pu libérer jusqu’à 50 fois plus de gaz à effet de serre par rapport à la séquestration annuelle nette dans ces réservoirs.
Plusieurs mètres de sédiments organiques enrichis en carbone sont emprisonnés sous les écosystèmes côtiers dans un milieu à faible teneur en oxygène qui prévient leur décomposition. Ces stocks de carbone seraient plusieurs fois plus abondants que ceux d’autres écosystèmes terrestres.
Selon les auteurs de l’étude, les perturbations subies par les écosystèmes côtiers en raison de l’activité humaine —agriculture, aquaculture, surexploitation forestière, activité industrielle, barrages amont, dragage, eutrophisation des eaux sus-jacentes, urbanisation et élévation du niveau marin— se traduiraient par la fourchette d’émissions de CO2 suivante : 0,15 à 1,02 milliards de tonnes de CO2 annuellement. L’estimation médiane de 0,45 milliards de tonnes correspond aux émissions annuelles totales du Royaume-Uni et la plus élevée à celles du Japon.
Pendleton L, Donato DC, Murray BC, Crooks S, Jenkins WA, et al. (2012) Estimating Global “Blue Carbon” Emissions from Conversion and Degradation of Vegetated Coastal Ecosystems. PLoS ONE 7(9): e43542. doi:10.1371/journal.pone.0043542
Marc Leduc, translator/traducteur
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